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Culture Hall

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3 juin 2008

Politiques Culturelles et servitudes.

paves_cultureAprès les tumulte que l'on vient de laisser derrière nous lors des récentes élections locales, l'action publique dans le domaine de la culture s'efforce bien sur, tant bien que mal, de poursuivre au niveau local, ses objectifs spécifiques proprement fonctionnels en direction des artistes, des publics et du patrimoine. Ses réalisations comportent une dimension que, à défaut d'être palpable ou concrète, n'en reste pas moins essentielle dans une société qui se veut à la fois démocratique et humaniste.

L'action culturelle  participe ainsi activement à la construction de la citoyenneté.

Elle permet à tout individu d’accéder aux œuvres de l’esprit et de les comprendre. Elle permet à tout individu de pratiquer un art, d'aider chacun à acquérir, au-delà de son épanouissement personnel, une ouverture d’esprit, une ouverture à l’autre et au monde, une rigueur personnelle lorsqu’il s’agit de pratiquer un art. Autant d’éléments qui, dans le prolongement de l’action publique spécifique à l'éducation, contribuent à construire des citoyens libres et éclairés.

Les villes, après avoir vécu - non sans peine - les affres de la décentralisation, se sont imposées aujourd'hui comme le second pilier du service public de la culture.

Elles ont accompli depuis 25 ans un effort considérable en matière d’équipements publics culturels et se sont fortement engagées notamment dans le soutien aux centres dramatiques et chorégraphiques et aux scènes nationales.

Cependant il existe, en France, une tradition ancestrale de relations, souvent orageuses, mais toujours étroites, entre l’Etat et les acteurs du monde culturel et artistique. Et aujourd’hui encore, la reconnaissance et le soutien de l’Etat sont perçus comme une consécration.

A l’inverse, les relations entre les élus locaux et les acteurs culturels ont toujours été et restent encore empreintes d’une certaine méfiance, pour ne pas dire d’une certaine défiance. Pourquoi ne pas dire les choses telles qu’elles sont : les élus locaux sont souvent perçus comme n’ayant pas la hauteur de vue et l’ouverture d’esprit qu’attendent les artistes.

Les responsables des institutions culturelles eux-mêmes s’attendent parfois, le plus spontanément qu'il soit, à trouver chez le ministre de la culture, (quel qu’il soit, ou au sein de son administration) cette « hauteur de vue », qu'après de leurs propres élus locaux.

Naïveté ? Puérilité ? Superstition ? Discrimination des « clans culturaux » envers les élus locaux ? Va savoir ....

De surcroît, l’expérience de ces dernières décennies (et encore de ces derniers mois) montre que les acteurs culturels n’ont pas toujours tort de craindre, au niveau local, les alternances politiques dont ils ont beaucoup plus rarement pâti lorsqu’elles se sont produites au plan national. A quelque rare exception pré.

Les projets culturels locaux ambitionnent aujourd'hui et de manière de plus en plus accrue une politique globale qui concerne, pour la plupart, trois volets fondamentaux de l'action publique culturelle, à savoir : les œuvres, les publics et les pratiques.

1°) Les œuvres : car la collectivité territoriale doit concourir activement à faire vivre le patrimoine culturel, par sa mise en valeur et par un soutien fort à la création et au patrimoine de demain.

2°) Les publics : car le territoire doit œuvrer en faveur d’une offre culturelle et artistique multiple et de qualité et elle doit favoriser, conjointement, le meilleur accès du public à cette offre, notamment par l’action culturelle et la médiation.

3°) Les pratiques (artistiques et culturelles) : car localement l'élu doit promouvoir le développement des pratiques artistiques, aussi bien les pratiques en amateurs, qui contribuent à l’épanouissement personnel et à la citoyenneté, que l’emploi artistique et particulièrement les filières et actions de professionnalisation en faveur des jeunes artistes, parce qu’on touche là aussi aux responsabilités économiques et sociales de tout un territoire.

Le pouvoir politique local est légitime à définir désormais les orientations générales de son intervention en matière culturelle et il lui revient naturellement de définir les moyens qu’il entend y consacrer et de mettre en place les dispositifs qui définissent ses modes d’intervention. De même, il peut décider de nouer des formes étroites de partenariat contractuel avec telle ou telle institution culturelle dont les activités lui paraissent pleinement en phase avec ses objectifs de politique culturelle.

Les élus en sont-ils seulement conscients de celà (ou tout simplement préparés) lorsqu'ils arrivent aux affaires ?

Comment en effet parvenir à l'évitement par un bon nombre d'élus locaux de tout clivage, sectarisme, clientélisme, amateurisme , ostracisme, dogmatisme lorsqu'il s'agit, par exemple, de répartir à bon escient des subventions destinées à soutenir directement des projets artistiques, des compagnies ou toute autre formation artistique ?

Comment le pouvoir local va permettre que les aides soient allouées sur des critères exclusivement artistiques et techniques ?

Pour éviter tout écueil d'amateurisme, ou pire encore : d'autoritarisme, tout élu local, chargé de mettre en oeuvre un « schéma culturel » clairement défini et régenté par des moyens précis et doté d'un agenda d'application et d'évaluation clair, se devrait de s'adosser, par exemple, à des « comités techniques », composés d’experts indépendants du milieu politique et artistique local. Sans oublier de ses propres responsables administratifs chargés de la mise en oeuvre de l'action culturelle dans le territoire.

Ainsi seuls des « dispositifs intermédiaires », chargés de la médiation entre les élus, les publics et les créateurs, seraient de nature à garantir que des critères fondés exclusivement sur la qualité artistique et technique des projets présideront désormais à la répartition équitable, juste et impartiale des fonds publics locaux afférents à la culture.

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31 mai 2008

Mais c'est quoi un Directeur des Affaires Culturelles ?

R_Grenade_DAC

Le travail de Directeur des Affaires culturelles (DAC) requiert beaucoup de curiosité et de pragmatisme à la fois. Il doit contribuer à alimenter la réflexion stratégique du développement culturel local par la veille, la pratique du terrain, le travail en équipe pluridisciplinaire et, pour ses équipes, la formation continue.

Innover, renouveler, construire de nouveaux projets ou de nouvelles offres culturelles sur la base des expériences acquises et des spécificités du territoire où la mission de DAC s’exerce.

Il y a dans cette conception du métier de DAC à la fois un impératif méthodologique et une nécessité étique. Une exigence personnelle aussi.

Innover dans le secteur culturel, pour quoi faire ?

Un projet culturel n'a pas pour vocation centrale d'être un laboratoire, même s’il se doit d’être continuellement amené à inventer et tester de nouvelles approches artistiques (diffusion et apprentissage) pour s’adapter à son environnement et remplir au mieux ses missions (sensibiliser, éduquer, distraire, créer, préserver le patrimoine, ….)

L’innovation dans le domaine culturel doit donc avoir pour objectifs l’amélioration de l’existant pour mieux répondre – dans la qualité - aux attentes et besoins des publics. Pour optimiser aussi le développement de l’offre culturelle locale.

L’optimisation peut porter sur différents paramètres, tels que : qualité, sécurité, écologie, (Agenda Culture 21), économie, efficacité, productivité, rapidité de mise en œuvre. Cependant mais chaque amélioration obtenue ne doit pas se faire au détriment des autres paramètres du processus. L’innovation doit autant que possible être porteuse de progrès, y compris social, et ne saurait se réduire ni à l’innovation technique, ni à la recherche unique du profit à court terme.

30 mai 2008

Tropisme et turbulences des politiques culturelles territoriales à la veille des municipales de mars 2008. Historique et enjeux.

strapontinsAprès l’ère Malraux, un second cycle de la politique culturelle a conduit dans les années 1980 à une forte croissance des moyens alloués pour le renforcement culturel, entre autre, dans les communes.

Bénéficiant alors d’aides inédites et de volontés politiques affirmées, l’offre culturelle, en se développant, à contribué à soutenir largement au niveau des territoires des formes artistiques toujours plus nombreuses et se traduisant, par la propulsion régulière de projets tout aussi ambitieux qu’adaptés, à une demande croissante du public.

Les acquis culturels de cette politique ont été  considérables : une offre artistique territoriale foisonnante, des musées et des monuments rénovés, des bibliothèques numérisées et des collections actualisées ont vu le jour un peu partout en France.

Des salles de cinéma, des théâtres, des résidences d'artistes, d’abondants équipements diversifiés pour l'enseignement artistique ont occasionné, dans la lancée,  des coproductions locales rivalisant avec les productions nationales.

Ces succès ne doivent pas cependant nous faire oublier les ratés : un déséquilibre persistant entre Paris et les régions, des choix politiques déplacés prônant la multiplication des guichets et la flambée des projets singuliers au détriment de la cohérence d’ensemble.

Egalement aussi une prise en compte insuffisante des publics et, surtout, l’échec de la démocratisation culturelle, notamment dans les secteurs urbains les plus fragiles des grandes et moyennes agglomérations.

Eduquer et former les publics à la culture, hier comme aujourd'hui, cela ne va pas de soi.

Conscients de cela, il s’est déployé depuis longue date, la volonté professée de nombreux services culturels et scolaires d’œuvrer en étroite synergie notamment au niveau du livre et de la lecture.

Or pour les ministères de tutelle : Culture et Education, aujourd’hui encore, les frontières et les clivages demeurent encore inviolables.

Comment donc dans ce cloisonnement institutionnel pouvoir concevoir et mettre en œuvre qualitativement dans chaque le territoire une éducation culturelle et artistique d'excellence ?

Où demeurent-elles les priorités artistiques, éducatives et culturelles en France ?

La seule bonne volonté des élus locaux ne suffit plus pour consentir le succès éducatif de nos jeunes générations, si plurielles dans leurs hétérogénéités et pour stimuler, dans chaque citoyen, le goût à l’art et à la culture.

Nous assistons actuellement à l'arrivée d'une nouvelle génération d’élus sensibles à ces problématiques, à ces obstacles.

Il n’est pas improbable qu’après mars 2008 des nouveaux échiquiers politiques, redessinant la cartographie et les réseaux de la culture territoriale, voient  le jour.

Il est à espérer que ce foisonnement d’énergies et sensibilités neuves parviendront à assener au projet politique culturel local, une gouvernance résolument plus conforme avec la société de demain.

En cette troisième grande transmutation qui fomente en ce moment même au sein de la communauté culturelle, l'Etat se doit d'encourager, d'accompagner et de mieux doter, par moyens autrement ambitieux,  chaque territoire.

Encore faut-il qu’au niveau local une évaluation en temps réel des projets puisse contribuer ouvertement à l'épanouissement d'une offre culturelle qui puisse coïncider aux concrètes attentes du public.

Un immense effort doit être accompli parallèlement afin d’organiser et rationaliser chaque structure et chaque moyen existant. Cela apparaît indispensable pour l’éclosion de  tout projet innovant.

Ces mutations pourront s’encrer durablement dans nos procédés lorsqu'elles seront identiquement accompagnées par des réformes profondes des dispositions réglementaires et législatives visant les biens, la gestion, le fonctionnement, le personnel et le financement du patrimoine culturel de notre pays.

Une opportunité inédite s’offre à nous aujourd’hui pour faire collectivement émerger un débat consentant d’initier ces transformations qui nous attendent.

Un échange qui permettra, sans aucun doute, de diriger dans l’exhaustivité et la rénovation chaque incidence et chaque impact  que le projet culturel occasionnera, lors de sa mise en œuvre durable, dans tout territoire.-

Janvier 2008

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