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30 mai 2008

Tropisme et turbulences des politiques culturelles territoriales à la veille des municipales de mars 2008. Historique et enjeux.

strapontinsAprès l’ère Malraux, un second cycle de la politique culturelle a conduit dans les années 1980 à une forte croissance des moyens alloués pour le renforcement culturel, entre autre, dans les communes.

Bénéficiant alors d’aides inédites et de volontés politiques affirmées, l’offre culturelle, en se développant, à contribué à soutenir largement au niveau des territoires des formes artistiques toujours plus nombreuses et se traduisant, par la propulsion régulière de projets tout aussi ambitieux qu’adaptés, à une demande croissante du public.

Les acquis culturels de cette politique ont été  considérables : une offre artistique territoriale foisonnante, des musées et des monuments rénovés, des bibliothèques numérisées et des collections actualisées ont vu le jour un peu partout en France.

Des salles de cinéma, des théâtres, des résidences d'artistes, d’abondants équipements diversifiés pour l'enseignement artistique ont occasionné, dans la lancée,  des coproductions locales rivalisant avec les productions nationales.

Ces succès ne doivent pas cependant nous faire oublier les ratés : un déséquilibre persistant entre Paris et les régions, des choix politiques déplacés prônant la multiplication des guichets et la flambée des projets singuliers au détriment de la cohérence d’ensemble.

Egalement aussi une prise en compte insuffisante des publics et, surtout, l’échec de la démocratisation culturelle, notamment dans les secteurs urbains les plus fragiles des grandes et moyennes agglomérations.

Eduquer et former les publics à la culture, hier comme aujourd'hui, cela ne va pas de soi.

Conscients de cela, il s’est déployé depuis longue date, la volonté professée de nombreux services culturels et scolaires d’œuvrer en étroite synergie notamment au niveau du livre et de la lecture.

Or pour les ministères de tutelle : Culture et Education, aujourd’hui encore, les frontières et les clivages demeurent encore inviolables.

Comment donc dans ce cloisonnement institutionnel pouvoir concevoir et mettre en œuvre qualitativement dans chaque le territoire une éducation culturelle et artistique d'excellence ?

Où demeurent-elles les priorités artistiques, éducatives et culturelles en France ?

La seule bonne volonté des élus locaux ne suffit plus pour consentir le succès éducatif de nos jeunes générations, si plurielles dans leurs hétérogénéités et pour stimuler, dans chaque citoyen, le goût à l’art et à la culture.

Nous assistons actuellement à l'arrivée d'une nouvelle génération d’élus sensibles à ces problématiques, à ces obstacles.

Il n’est pas improbable qu’après mars 2008 des nouveaux échiquiers politiques, redessinant la cartographie et les réseaux de la culture territoriale, voient  le jour.

Il est à espérer que ce foisonnement d’énergies et sensibilités neuves parviendront à assener au projet politique culturel local, une gouvernance résolument plus conforme avec la société de demain.

En cette troisième grande transmutation qui fomente en ce moment même au sein de la communauté culturelle, l'Etat se doit d'encourager, d'accompagner et de mieux doter, par moyens autrement ambitieux,  chaque territoire.

Encore faut-il qu’au niveau local une évaluation en temps réel des projets puisse contribuer ouvertement à l'épanouissement d'une offre culturelle qui puisse coïncider aux concrètes attentes du public.

Un immense effort doit être accompli parallèlement afin d’organiser et rationaliser chaque structure et chaque moyen existant. Cela apparaît indispensable pour l’éclosion de  tout projet innovant.

Ces mutations pourront s’encrer durablement dans nos procédés lorsqu'elles seront identiquement accompagnées par des réformes profondes des dispositions réglementaires et législatives visant les biens, la gestion, le fonctionnement, le personnel et le financement du patrimoine culturel de notre pays.

Une opportunité inédite s’offre à nous aujourd’hui pour faire collectivement émerger un débat consentant d’initier ces transformations qui nous attendent.

Un échange qui permettra, sans aucun doute, de diriger dans l’exhaustivité et la rénovation chaque incidence et chaque impact  que le projet culturel occasionnera, lors de sa mise en œuvre durable, dans tout territoire.-

Janvier 2008

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